Lors de la 5e édition de l’événement annuel « Les institutions mangent local! » qui se déroulait l’automne dernier en pleine saison des récoltes, Aliments du Québec au menu invitait toutes les garderies, écoles, cégeps, universités, hôpitaux, milieux de travail et divers organismes à célébrer les aliments d’ici. Parmi les centaines d’établissements participants, nombreux ont adopté des pratiques exemplaires pour mettre en valeur les produits alimentaires du Québec. Découvrez au fil de cette série de cinq articles des portraits particulièrement inspirants.
Ce 4e article met en vedette trois écoles primaires.
Les écoles jouent un rôle essentiel dans l’éducation des jeunes. Parmi les nombreux apprentissages scolaires, nombreux sont les enseignants qui sensibilisent leurs élèves à l’importance de manger local à travers différentes activités enrichissantes. L’école l’Eau Vive à Warwick, l’école Saint-Cœur-de-Marie à Rivière-à-Pierre et l’école de la Passerelle à Québec sont trois exemples qui déploient des efforts dans ce sens. Il était donc tout naturel pour ces trois écoles primaires de prendre part au mouvement Les institutions mangent local! en pleine saison des récoltes. Leur souhait commun de reconnecter les enfants avec la source de leur alimentation les a d’ailleurs poussés à relever le « défi récolte », soit le 2e défi lancé par Emmanuel Bilodeau, porte-parole de l’événement.
École l’Eau Vive (Centre-du-Québec)
Située à Warwick dans la région de Victoriaville, l’école l’Eau Vive est une école publique qui offre un programme d’enseignement primaire enrichi d’inspiration Waldorf dans laquelle on cherche à développer les sensibilités artistiques, les habiletés sociales et émotionnelles des élèves tout en respectant le rythme et l’unicité de chacun.
Par cette approche, la cuisine et l’approvisionnement local font déjà partie du quotidien des élèves. L’école a même établi un partenariat avec la ferme des Possibles, une ferme locale qui leur fournit des légumes biologiques, ainsi qu’avec l’organisme Artha-récoltes, qui lutte contre le gaspillage alimentaire dans les champs. Les institutions mangent local! se présente donc comme une excellente occasion d’approfondir la réflexion sur l’alimentation locale pour l’école, qui en n’est pas à sa première participation à l’événement.
Ayant mis l’accent sur la pomme cette année, plusieurs élèves de l’école ont été invités à une cueillette au Verger des Horizons. Tous ont été enchantés par cette activité, qui leur a permis de se connecter avec la nature et de découvrir le processus de culture des pommes. Leurs visages rayonnants et leur enthousiasme palpable témoignent de l’impact positif de cette expérience sur leur apprentissage et leur appréciation des produits locaux.
Suite à la récolte des pommes, les élèves ont transformé le fruit de différentes façons : en compote, en croustade, en croustilles (tranches de pommes déshydratées) et même en personnages de fables en utilisant une farine locale (par exemple : confection d’un petit pain en forme de tortue avec une carapace de pommes). Les élèves de troisième année ont confectionné des roses de pommes, une tâche délicate qui a permis d’améliorer leur dextérité lors de la manipulation de la pâte feuilletée.
« Les élèves ont beaucoup aimé la sortie aux pommes et adorent cuisiner! Cela permet de mieux comprendre la provenance des aliments, de créer de l’ouverture face aux différentes saveurs et façons de travailler la matière, d’élargir leurs horizons, de développer leur sens et de valoriser le travail d’équipe. La classe était éblouie devant le résultat des roses de pomme. » nous partage Geneviève Brizard, enseignante à l’école l’Eau Vive.
Appel de projets par l’organisme M361
Pour les écoles désireuses d’offrir davantage d’aliments sains, frais et locaux à ses élèves à l’année, il est possible d’obtenir du soutien financier grâce à l’appel de projets « Pour des aliments québécois dans nos écoles » mené par l’organisme M361. L’école communautaire l’Eau Vive à Warwick fait d’ailleurs partie des multiples écoles primaires et secondaires qui ont été sélectionnées dans le passé pour mettre en œuvre leurs initiatives en faveur de l’alimentation locale. Au-delà du financement, les écoles retenues bénéficient d’un accompagnement de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) pour l’idéation de leur projet, d’Équiterre pour l’implantation de leur projet et reçoivent gratuitement la reconnaissance d’Aliments du Québec au menu.
« Soutenir des projets qui favorisent l’approvisionnement alimentaire local et le développement de la littératie alimentaire chez les jeunes, c’est vraiment dans l’ADN de notre organisation. » soutient Véronique Gallant, cheffe projet chez M361. « Grâce au soutien financier offert par le MAPAQ et à l’expertise de nos partenaires de réalisation, nous avons soutenu des initiatives dans 119 écoles publiques primaires et secondaires via notre initiative 100°, comme c’est le cas avec l’école l’Eau Vive à Warwick. C’est vraiment une grande fierté de voir ces projets foisonner dans les différentes régions du Québec! » ajoute-elle.
Jusqu’au 29 février 2024, les écoles intéressées par l’appel d’offres sont invitées à soumettre leur candidature pour faire partie de la prochaine cohorte. Par ici >>
École Saint-Cœur-de-Marie (Capitale-Nationale)
Savez-vous en quoi consiste le glanage? Il s’agit de ramasser des fruits et légumes qui seraient autrement restés sur le sol et potentiellement perdus. L’école Saint-Cœur-de-Marie, située dans la municipalité de Rivière-à-Pierre dans le comté de Portneuf, a profité de l’événement pour faire découvrir cette activité incontournable à ses élèves.
Né du désir des élèves d’enrayer le gaspillage alimentaire, l’initiative Les Petits Jardiniers a été créée. Ce projet offre aux élèves l’occasion d’apprendre les rudiments du jardinage à travers un jardin collectif, tout en cuisinant des plats à partir de surplus ou de dons provenant des marchés locaux. Toute la nourriture préparée est ensuite mise à la disposition des personnes dans le besoin via le frigo solidaire de la ville. Ainsi, les élèves sont allés faire du glanage au Domaine Hébert de Deschambault, c’est-à-dire ramasser les surplus de pommes qu’ils ont ensuite transformé et placé dans le frigo solidaire. Une autocueillette de pommes a également eu lieu avec d’autres élèves de l’école au Verger d’or de Deschambault.
Pour compléter la semaine, d’autres activités étaient prévues pour valoriser les aliments locaux. Une dégustation de maïs sucré de Neuville pour l’ensemble des élèves a eu lieu, gracieuseté des parents de l’OPP (organisme de parents). De plus, par l’entremise d’ateliers de cuisine, les élèves ont préparé du beurre de pommes et de la croustade aux pommes qui ont été redistribués à la population.
« Les retours positifs sont unanimes, aussi bien de la part des enfants que des parents et de la communauté qui recevait nos denrées. Nous constatons une motivation remarquable chez les enfants à aider les autres, ainsi qu’un vif intérêt pour les récoltes locales. Ils sont gratifiants de contribuer et sont toujours impatients de découvrir les activités que nous leur préparons. » raconte Anne-Marie Lapointe, enseignante en 1ère, 2e et 3e année à l’école Saint-Cœur-de-Marie.
École primaire de la Passerelle (Capitale-Nationale)
À l’école primaire de La Passerelle située à Québec, l’éducation va bien au-delà des murs de la salle de classe. Leur première participation à l’événement Les institutions mangent local! a permis à 160 élèves de se plonger dans le monde merveilleux des aliments locaux en participant à une activité de récolte dans leur propre jardin scolaire.
Le projet de jardinage de l’école a été initié l’année précédente à la suite d’une décision commune entre les éducatrices de l’établissement. Ensemble, elles ont déterminé les choix de plantations en prenant en compte différents facteurs tels que la vitesse de croissance des plantes, les soins nécessaires et la période de présence des élèves à l’école, notamment durant les congés estivaux. Pendant la période estivale, les citoyens du quartier contribuent à l’arrosage du jardin en échange d’un radis frais. Ce processus participatif a permis de favoriser l’engagement des élèves et de les sensibiliser à l’importance de la culture des aliments et de la connexion avec la nature.
La semaine de l’événement, les élèves ont récolté des haricots jaunes, de la salade, des radis, des concombres, des carottes, ainsi que du persil, de la menthe, du basilic et des capucines colorées. Cette expérience a été mémorable pour les enfants, qui ont eu l’occasion de déguster certaines des herbes aromatiques et des fleurs comestibles fraîchement cueillies dans le jardin. La découverte de saveurs nouvelles et surprenantes a suscité l’enthousiasme des jeunes palais. De retour en classe, ils ont lavé, coupé et préparé les légumes, ajoutant des pommes du Québec pour compléter leur création. La dégustation finale de la salade fraîche et colorée a été un moment de joie et de camaraderie, où les élèves ont savouré le fruit de leur travail avec un plaisir évident.
« Notre idée a été grandement aimée par nos collègues, les parents et surtout les enfants, qui avaient des étoiles dans les yeux tout au long des activités. Je crois que c’est un 10/10 comme réussite ! » s’exprime joyeusement Sarah Monier, éducatrice spécialisée à l’école de La Passerelle et éducatrice au service de garde La Camaraderie de l’école de La Passerelle.
En plus de démontrer que le défi récolte était réussi, ces journées d’activités pour ces trois écoles ont permis aux élèves de mieux comprendre d’où viennent leur nourriture et l’importance de l’alimentation locale. Elles ont également renforcé leur lien avec la nature et encouragé leur curiosité à explorer le monde qui les entoure.
Découvrez d’autres portraits inspirants dans le cadre de l’événement Les institutions mangent local! >> Par ici!
L’événement Les institutions mangent local! est une initiative du programme Aliments du Québec au menu (développé par Aliments du Québec et Équiterre, avec le soutien du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec) en collaboration avec le Défi je mange local.
