La pêche au thon en Gaspésie : une expérience à vivre… ou à déguster!

C’est à la toute fin de l’été que s’amorce la saison du thon au Québec. Ce poisson très prisé pour sa chair foncée, floconneuse et moelleuse, est pêché au Québec au large de la Gaspésie. Ces beaux gros thonidés peuvent peser entre 400 et 800 livres, parfois même plus, et sont pêchés à la canne. Lorsqu’un poisson mord, les pêcheurs mettent des heures avant de pouvoir le remonter sur le bateau! Même si cela peut avoir l’air d’une histoire de pêche comme en racontaient vos grands-pères, c’est bel et bien vrai! Voici un petit portrait de ce poisson qui ne cesse de gagner en popularité auprès des restaurateurs et des consommateurs de la province chaque année.

 

Pour la petite histoire (de pêche)

C’est la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), dont le Canada fait partie, qui assure la gestion du thon rouge, un poisson dont le stock est rigoureusement protégé.

D’ailleurs, seuls les pêcheurs possédant un permis de pêche commerciale au thon rouge peuvent s’adonner à la pêche au thon. Au Québec, il n’y a que 53 pêcheurs qui détiennent ce permis. Ensuite, certaines personnes, bien souvent des chefs et des membres de leur brigade, sont invitées à les accompagner en mer pour vivre cette expérience hautement dépaysante.

Parfois, c’est aussi un membre de l’équipe d’Aliments du Québec qui s’improvise moussaillon!

Récit d’un périple en mer

Jimmy Lepage est un jeune pêcheur gaspésien qui a décidé de développer le marché du thon rouge dans la province il y a de cela quelques années. C’est sur son bateau que Mathilde Laroche-Bougie, coordonnatrice principale du programme Aliments du Québec au menu, a été invitée à titiller le thon, en compagnie de membres de l’équipe de Service alimentaire Gordon et de M. André Viens de Poissons-Fruits de mer Gaspésie Inc.

 

Mathilde Laroche-Bougie, coordonnatrice principale du programme «Aliments du Québec au menu», en compagnie de membres de l’équipe de Service alimentaire Gordon et de M. André Viens de Poissons-Fruits de mer Gaspésie Inc.
Mathilde Laroche-Bougie, coordonnatrice principale du programme «Aliments du Québec au menu», en compagnie de membres de l’équipe de Service alimentaire Gordon et de M. André Viens de Poissons-Fruits de mer Gaspésie Inc.

«J’ai mis mon timbre anti-nausée, préparé un lunch léger, enfilé mon habit de pluie et me suis armée de patience», se souvient Mathilde, qui avait été prévenue qu’on ne sait jamais combien de temps la sortie de pêche en mer pourrait durer, et si un poisson serait pêché! «La météo n’est pas la même sur l’eau que sur la terre, il faut être préparé à toute éventualité», rajoute-t-elle.

Tous à bord du bateau de Jimmy Lepage à 19h. La nuit est calme et silencieuse : parfaite pour ne pas effrayer les thonidés!

Le bateau vogue tranquillement vers son lieu de pêche, au départ de Sainte-Thérèse-de-Gaspé, à une vingtaine de minutes de Percé. Après avoir jeté quelques lignes à l’eau, ça mord déjà!

« Déception, ce n’était pas un thon, mais plutôt un phoque! Ils ont été nombreux à manger nos appâts avant même que le thon rouge ne puisse s’y intéresser », raconte Mathilde.

Après près de six heures en mer, l’équipage revient bredouille. «Ça arrive», lâche Mathilde, tout de même bien heureuse de son expérience en mer.

« Bien que nous n’ayons pas réussi à pêcher un thon, le vent frais, la bonne humeur qui régnait sur le bateau et les histoires de nos pêcheurs et capitaines ont su agrémenter cette soirée teintée de vol d’appâts. Je me sens très choyé d’avoir pris part à cette aventure exceptionnelle qui n’est pas donnée à tous. » nous raconte Stéphane Renaud, chef corporatif de la division de Québec au Service alimentaire Gordon.

Qu’à cela tienne, le thon rouge a été pêché par de nombreuses autres équipes. Maintenant, certains de ces beaux gros poissons se retrouveront sur les étals des poissonneries du Québec, et d’autres, sur les plus belles tables de la province. Les chefs pourront s’amuser à en cuisiner, au plus grand bonheur de leur clientèle, qui pourra s’en régaler!

Déguster le thon, d’un bout à l’autre de la province

Être à Percé ça veut aussi dire faire un arrêt gourmand à La Maison du Pêcheur, membre du programme Aliments du Québec au menu. Mathilde a tout goûté, ou presque! «La soupe de poisson était incroyable, et que dire du flétan et du homard… Je me suis régalée!

 

La Maison du Pêcheur © Roger St-Laurent
La Maison du Pêcheur © Roger St-Laurent

En plus de pouvoir trouver du thon rouge dans certaines poissonneries et détaillants de la province afin de le cuisiner soi-même à la maison, quelques restaurateurs hors Gaspésie mettront eux aussi ce délicieux poisson sur le menu cet automne. C’est l’occasion pour eux de travailler le thon de différentes façons, au gré des envies du moment et des arrivages de saison.

Voici une liste non exhaustive des membres Aliments du Québec au menu qui offrent le thon rouge québécois au menu:

Du thon, mais pas que!

© Crevette du Nord Atlantique
© Crevette du Nord Atlantique

Tant qu’à être en Gaspésie, quelques arrêts clés auprès d’entreprises d’ici œuvrant dans le secteur de la pêche étaient de mise. Toujours accompagnée de l’équipe de Service alimentaire Gordon, Mathilde s’est promenée sur toute la Pointe, entre Percé et la Côte-de-Gaspé, arrêtant au passage chez E. Gagnon et Fils, Poisson salé gaspésien, Lelièvre, Lelièvre et Lemoignan, Crevette du Nord Atlantique et Les pêcheries gaspésiennes.

« Chacun de ces groupes nous ont accueilli à bras ouvert avec une générosité bien caractéristique des gens de la Gaspésie. » note Stéphane. Tous ont à cœur de partager leur passion commune pour le garde-manger marin du Québec. Leur but? Faire rayonner les poissons et les fruits de mer d’ici, tout simplement.

« Chacune de ces entreprises est gérée par la relève, explique Mathilde. Cette relève est dynamique et à l’écoute des nouvelles réalités tout en respectant les traditions.»

Crabe, homard, turbot, crevettes : les entrepreneurs s’adaptent au fil des saisons et de ce que les pêcheurs ont à offrir afin de faire profiter leur clientèle des produits de la mer québécois, les offrant parfois frais en haute saison, ou congelés et transformés le reste de l’année.

Parce qu’il est possible de consommer les délices de la mer du Québec 12 mois durant, que ce soit au restaurant, en institution ou à la maison, grâce au savoir-faire des pêcheurs, transformateurs et chefs de partout dans la province.